« Tu t’es approchée du burn out comme on s’approche d’une falaise. Tu as fait un pas après l’autre. Tu savais très bien, quelque part que, plus tu avançais et plus c’était dangereux pour toi. Mais en même temps il y avait cette autre petite voix à l’intérieur qui disait « Ben vas-y qu’est-ce-que tu risques ? Après tout ce que tu as déjà fait, tu ne vas pas abandonner maintenant ? Tu y es presque. Allez, un pas de plus … ». Tu regardes en bas et tu es attirée par le sol. Il suffirait juste de se laisser aller pour tomber dans ce gouffre. Ça paraît si simple de faire ce pas.
Cette petite voix elle te dit aussi que tu mérites de souffrir. Que tu n’as rien à faire là alors tu dois en baver. Elle te dit que tu n’es pas légitime alors tu dois en faire plus que n’importe qui. Elle te murmure aussi que de par ta couleur, ton âge et ton manque d’expérience, tu dois prouver à tous que tu mérites ce poste.
Alors, tu te retournes, tu regardes derrière toi et tu vois bien que ça fait un moment que tu as mis de côté ta vie de famille, ta vie sociale et même tout ce qui peut te faire du bien. « Je n’ai pas le temps, j’ai du travail », est devenu ton leitmotiv. Même les week-ends et les jours de congés sont consacrés à ça. « Si je ne le fais pas, personne ne pourra le faire à ma place et on va prendre du retard sur ces dossiers ». Comme si la Terre allait s’arrêter de tourner si tu t’arrêtes 2 jours.
Il y a bien eu des signes à répétition : des sinusites et des otites qui étaient récurrentes, un mal de dos chronique. Ce nœud, là, dans l’estomac qui était présent dès le matin au réveil. Les nausées systématiques avant les réunions. Ce stress qui fait que tu es tout le temps speed et sur les nerfs sans t’en rendre compte. Tu dis même que quand tu es stressée ça te rend plus efficace. OK, pourquoi pas après tout ?! Et le manque de sommeil à force de cogiter toute la nuit qui te fait dire que tu es fatiguée.
Mais fatiguée de quoi en réalité ? C’est vraiment la charge de travail qui t’épuise ou plutôt le manque de reconnaissance de ta hiérarchie ? Est-ce que c’est parce que tu n’as pas dîné en famille depuis des semaines, ou c’est plutôt parce que chaque fois que tu es à table avec elle tu penses à ce que tu as laissé au bureau et à ce qu’il te reste à faire. Quand tu dis que tu es fatiguée, c’est juste de la fatigue physique ou alors c’est plutôt la lassitude de fournir des efforts que personne ne remarque ?
Puis arrive le jour où tu t’assois et tu n’arrives plus à te relever. Tu te rends bien compte que ce n’est pas normal ce corps qui ne répond plus. Ces jambes vissées à même le sol. Cette lourdeur installée dans chacun de tes membres. Comme si tu étais clouée là, à cet endroit précis. Cette sueur froide qui rend ton corps étranger. Ton cœur qui bas si vite et si fort que tu ignores comment le calmer. Il y a des larmes qui coulent toutes seules tellement t’as peur de ce qui est en train de se produire. Toi qui a l’habitude de tout prévoir, planifier, contrôler, tu ne maîtrises même pas ton propre corps ! Quel effet ça fait de se rendre compte qu’en réalité tu ne maîtrise rien de ce que tu croyais ?! Tu réalises avant que le médecin ne te le dise, que c’est ton corps qui te parle et te dit stop. Et là c’est un gentil stop, il y en a qui en ont connu de bien plus durs.
Ok. On y est. Tu as bien compris que c’est maintenant ? Que c’était juste un signe pour te faire réagir ? Tu as bien compris que si tu continues à ce rythme c’est autre chose de bien plus grave que tu risques ?
Alors tu vas commencer par remettre chaque chose à leur place et à t’occuper de toi. Tu vas commencer par prendre une pause, même si elle est imposée, et à te déconnecter de ce qui est un travail, pas ta vie. Parce que tu n’es pas ton travail. Tu vas commencer à percevoir que tout le travail que tu as fourni aurait dû être effectué par 4 personnes et que comme tout le monde connaît ta facilité à dire oui ou plutôt ton incapacité à dire non, et bien on en profite tout simplement.
Puis, tu vas continuer, en te positionnant au présent. Le passé tu ne peux rien y faire et le futur n’est pas encore là. Alors à quoi ça sert de se faire du mouron pour quelque chose qui n’existe plus ou pour quelque chose qui n’existe pas encore ? Alors tu respires. Oui, tu respires ! C’est basique, simpliste et en plus c’est gratuit. Alors respire dans l’ici et maintenant. Certains appellent ça méditation, ou relaxation. Teste avant de dire que ce n’est pas pour toi, que tu as besoin de faire quelque chose qui bouge. Et puis pourquoi pas après tout. Tu as raison ! Associe à ces moments de respirations quotidiens des moments plus actifs. Qu’est-ce que tu aimes faire ? Courir, nager, danser ? Peu importe, tant que c’est quelque chose que tu aimes. Le corps aussi il a besoin de se retrouver.
Ok. Maintenant tu vas évacuer tout ça. Apprendre à laisser le passé derrière toi. Apprendre à voir le positif autour de toi. Apprendre à t’accorder de la valeur par toi-même sans avoir besoin que quelqu’un ne te le dise. Tu vas aussi éliminer toutes ces croyances qui te limitent. Je sais pas d’où elles viennent mais elles ne te servent à rien. Au contraire elles te freinent et te polluent.
Tu vas même pouvoir imaginer à quoi peut ressembler ta vie sans toutes ces idées reçues sur toi même et sur la vie. Comment tu peux te projeter dans l’avenir sans ressentir ces émotions qui te tirent vers le bas. Comment c’est d’être toi quand tu ne crains plus le regard de l’autre ?
Pour l’instant, mets-toi dans l’état puisque tu as déjà appris à le faire. Ce soir on crée un bouclier. Quelque chose de transparent, d’invisible et d’imperméable. On crée une bulle qui permet de laisser entrer les émotions positives. Du coup tu pourras te connecter aux autres et profiter des bons moments. Cette bulle est capable de laisser à l’extérieur les émotions négatives. Celles des autres dont tu ne veux pas, celles qui ne t’appartiennent pas. Toutes ces émotions qui ne te servent à rien. Cette bulle c’est la tienne. Tu l’actives quand tu en as besoin. Des exercices comme ça j’en ai pleins à te proposer si tu veux.
On va prendre le temps de mettre tout ça en place. Tu vas prendre le temps de t’occuper de ta vie intérieure. De cultiver ton jardin comme on dit. Désormais, toi et moi on est lié. Cette connexion qu’on a recréée il y a quelques semaines chez l’hypno elle est définitive. On ne se perd plus, et dorénavant on poursuit le chemin main dans la main. »
Kafui
L’hypnose peut vous aider sur les questions abordées dans cet article.